Le leader indigène Davi Yanomami reçoit une haute distinction

21 Novembre 2015

Davi Kopenawa, chamane et porte-parole yanomami, a reçu l’Ordre du Mérite culturel brésilien. © Fiona Watson/Survival

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Davi Kopenawa, un chamane et porte-parole yanomami d’Amazonie brésilienne, a reçu l’Ordre du Mérite culturel brésilien, l’une des distinctions les plus prestigieuses du pays.

Lors de la cérémonie de remise des prix, la présidente Dilma Rousseff a félicité Davi pour sa contribution à la culture brésilienne.

Davi a déclaré : ‘Je me suis battu pour les droits des Yanomami, pour notre forêt et notre culture. Je suis heureux et fier de moi et des non-Indiens qui reconnaissent mon travail et notre combat’.

Davi, surnommé le ‘Dalaï-Lama de la forêt amazonienne’, a été une figure majeure de la lutte de sa tribu pour protéger leur forêt, envahie par des milliers d’orpailleurs illégaux depuis les années 1980. Il a mené une campagne de longue haleine pour protéger le territoire de son peuple avec Survival International et la Commission Pro Yanomami. La pression exercée a conduit à la création du plus grand territoire indigène boisé au monde.

Davi est président d’Hutukara, l’association yanomami qu’il a fondée en 2004. Il a reçu des menaces de mort de la part d’hommes de main armés à la solde d’orpailleurs illégaux.

En 2010, Davi a publié La chute du ciel, livre qui a eu un grand succès. Ce récit remarquable de la vie de Davi a été écrit avec son ami l’anthropologue Bruce Albert. Il y livre, entre autres, sa vision de la forêt amazonienne, de la destruction de la nature et du consumérisme.

L’Ordre du Mérite culturel a également été décerné aux leaders indigènes Ailton Krenak et Sonia Guajajara.

Ailton se bat sans relâche pour les droits territoriaux indigènes depuis les années 1980. A cette époque, il s’était adressé au Congrès et, avec d’autre leaders, avait réussi à faire en sorte que les droits territoriaux des peuples indigènes soient garantis dans la Constitution de 1988. Depuis lors, il a créé et participé à plusieurs organisations indigènes au Brésil.

Sonia Guajajara a également reçu le prix de l’Ordre du Mérite culturel. Lors de la cérémonie, avec Dilma Rousseff, elle a montré son opposition à la proposition de loi qui serait désastreuse pour les peuples indigènes du Brésil. © Agência Brasil

En pleine cérémonie, Sonia, coordinatrice de l’Association des peuples indigènes du Brésil, a montré son opposition à un amendement à la Constitution qui serait désastreux pour les peuples indigènes brésiliens. Elle a mené de nombreuses manifestations et soutenu des pétitions contre cet amendement. Selon elle, s’il était adopté, il n’y aurait ‘plus de démarcation et plus de protection des territoires indigènes du Brésil… mais le mouvement indigène se renforce et nous continuerons de nous battre pour nos droits!’

Survival et ses sympathisants mènent campagne contre cet amendement, connu sous le nom de PEC 215. Un leader guarani l’a décrit comme ‘une bombe prête à exploser et qui, si elle explose, mettra fin à notre existence’.

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