Survival s'attaque à la négligence du Commonwealth en matière de droits indigènes

25 Septembre 2013

Stephen Corry avec les Bushmen du Kalahari central. © Survival International

Cette page a été créée en 2013 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Dans un discours incisif qu’il prononcera jeudi devant les représentants du Commonwealth, Stephen Corry, directeur de Survival International, fera valoir que des pays tels que le Royaume-Uni, le Botswana et l’Inde ne se sentent pas concernés par les droits des peuples indigènes et que l’héritage de ‘dépossession et de destruction’ laissé par le Commonwealth pour des millions d’autochtones a ‘constamment été minimisé dans l’Histoire’.

Corry illustrera son discours de plusieurs exemples de violation des droits des peuples indigènes par des pays du Commonwealth :

• Le Royaume-Uni affirme avoir mis en œuvre des politiques concernant l’information relative à son programme d’aide aux peuples indigènes, or il n’en est rien. Il a par ailleurs accordé une aide de plus d’un milliard de livres sterling au gouvernement éthiopien, mais a omis d’enquêter sur les graves violations des droits de l’homme commises à l’encontre des tribus de la vallée inférieure de l’Omo ;

• Le Botswana n’a pas ménagé ses efforts pour expulser les Bushmen de leurs terres ancestrales dans la Réserve du Kalahari central, malgré une décision de la Cour de 2006 qui a confirmé leur droit d’y vivre et d’y chasser. Il a récemment interdit l’entrée du pays à l’avocat des Bushmen qui devait les représenter à la Cour;

• La compagnie minière britannique Vedanta Resources tente depuis une décennie d’exploiter les collines de Niyamgiri en Inde, un site sacré de la tribu des Dongria Kondh, sans chercher à obtenir leur consentement libre, préalable et éclairé;

• La création de parcs naturels en Afrique véhicule une image de préservation d’une ‘nature sauvage’, alors qu’en réalité ces parcs sont liés à l’expulsion et à la destruction d’innombrables peuples indigènes.

D’autres exemples pris au Guyana, au Bangladesh, en Malaisie et en Tanzanie émaillent le document qui accompagne le discours de Corry.

Les Dongria Kondh en Inde se battent contre un projet minier de la compagnie britannique Vedanta Resources. © Bikash Khemka/Survival

Corry prédit que la situation des peuples indigènes risque d’empirer, mais soutient qu’il existe toutefois quelque espoir émanant d’ONG telles que Survival et de ses sympathisants militant pour la justice; du pouvoir de l’opinion publique, en particulier dans les pays où sont commises les violations à leur encontre, et des peuples indigènes eux-mêmes dans leur détermination à défendre leurs droits.

Corry soutient qu’un changement radical de l’opinion publique, en particulier, est essentiel pour mettre fin aux atteintes des droits des peuples indigènes : ‘Ce dont les peuples indigènes ont besoin, c’est d’avoir l’opinion publique derrière eux. Si, en son temps, elle est parvenue à faire abolir la traite négrière et l’apartheid, elle saura, j’en suis persuadé, sauver aussi les peuples indigènes’.

Note aux rédactions :

- Stephen Corry, prendra la parole au symposium ‘Premières Nations du Commonwealth : droits, statuts et luttes dans la perspective de la Conférence mondiale sur les peuples indigènes 2014’. Des informations complémentaires peuvent être trouvées ici.

- Télécharger l’intégralité du discours (en anglais) de Stephen Corry (pdf, 81 Ko)

- Télécharger l’article (en anglais) de Stephen Corry ‘Like Mother, Like Daughters? Campaigns for Tribal Peoples’ Rights in the Commonwealth’ (Telle mère, telle fille ? Campagne pour les droits des peuples indigènes dans le Commonwealth, pdf, 148 Ko), publié dans The Round Table, 2013, vol. 102, n ° 4, pp 343-353 .

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