Le « dalaï-lama de la forêt amazonienne » en France alors que Bolsonaro attaque les droits autochtones
27 Janvier 2020
Cette page a été créée en 2020 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.
Le « dalaï-lama de la forêt amazonienne » en France alors que Bolsonaro attaque les droits autochtones.
Davi Yanomami, le leader autochtone brésilien et chaman connu sous le nom de « dalaï-lama de la forêt amazonienne », sera en France au moment où le président Bolsonaro lance une nouvelle phase de son attaque contre les droits autochtones.
Bolsonaro a proposé une nouvelle loi visant à ouvrir les territoires autochtones à l’exploitation minière et d’autres ressources, y compris les terres de peuples non contactés. Cela détruirait les personnes qui y vivent.
Le président a encore récemment provoqué l’indignation en déclarant : « Les Indiens évoluent, ce sont de plus en plus des êtres humains comme nous ». Survival International lui a décerné son prix du Raciste de l’année 2019.
Davi sera à Paris, du 28 au 30 janvier, à l’occasion de l’inauguration de l’exposition « Claudia Andujar, La Lutte Yanomami » à la Fondation Cartier. Il sera accompagné de Fiona Watson, directrice du plaidoyer chez Survival International et l’une des plus grandes spécialistes des Yanomami.
Depuis 50 ans, Survival International lutte aux côtés de Davi Kopenawa et des Yanomami pour défendre leurs droits et leurs territoires. Davi a pour la première fois quitté le Brésil en 1989 lorsque Survival International, lauréate du Right Livelihood Award cette année-là, l’a invité en Europe pour accepter le prix en son nom.
C’est à la suite d’une longue campagne internationale menée par Survival International et la CCPY (Commission Pro-Yanomami) que les terres Yanomami du Brésil et du Venezuela ont finalement été démarquées en 1992 sous le nom de « Parc Yanomami ». Les territoires des Yanomami du Brésil et du Venezuela forment ensemble le plus grand territoire autochtone forestier du monde.
La venue de Davi Yanomami s’inscrit dans un contexte politique particulièrement tendu au Brésil. Davi, comme tous les défenseurs de l’environnement au Brésil est depuis de nombreuses années menacé de mort.
Encouragés par le nouveau président et le long passé de sa rhétorique anti-autochtone, le nombre d’attaques par des éleveurs et des hommes armés contre les communautés autochtones a considérablement augmenté.
En juillet dernier, 10 000 orpailleurs ont envahi les terres des Yanomami. Le directeur de Survival International, Stephen Corry, avait alors déclaré : « Le racisme de Bolsonaro a des conséquences tragiques — et la ruée vers l’or en cours dans le nord du Brésil n’en est qu’un exemple. Elle est dévastatrice pour le peuple yanomami, qui a déjà été attaqué et massacré il y a trente ans lors de la dernière ruée vers de l’or dans la région. Bolsonaro se réjouit d’assister à la mort d’un peuple et à la destruction de la forêt ; seul un tollé général au Brésil et dans le monde peut l’arrêter. »
Notes aux rédactions :
- Le dossier de presse de Survival contient entre autres une biographie, des photos et des vidéos. (textes en anglais)
— Davi Kopenawa, le « dalaï-lama de la forêt amazonienne », a reçu cette année le Right Livelihood Award, connu comme le « Prix Nobel alternatif ».
- En 2004, Davi a fondé Hutukara, l’association yanomami qui défend les droits des Yanomami et gère des projets de protection des terres, d’éducation et de santé. Il en est actuellement le président.
- Plus tôt cette année, Davi et d’autres leaders ont mis sur pied la plus grande manifestation jamais organisée pour les droits des autochtones dans le monde, en réaction à la guerre menée par le président Bolsonaro contre les peuples autochtones.
- Aux côtés de Davi, les trois lauréates suivantes ont reçu le prix cette année : Greta Thunberg, Aminatou Haidar et Guo Jianmei.