Révélation : des licences de fracturation hydraulique accordées dans la réserve des Bushmen

23 Novembre 2013

De nouvelles révélations sur l’utilisation potentielle de la fracturation hydraulique dans la réserve du Kalahari soulèvent l’inquiétude quant à la survie des derniers chasseurs bushmen. © Survival International

Cette page a été créée en 2013 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Selon une enquête réalisée pour le film documentaire The High Cost of Cheap Gas (le coût élevé du gaz bon marché) et le quotidien britannique The Guardian, une grande partie de la Réserve du Kalahari central au Botswana (CKGR) qui abrite les derniers chasseurs bushmen d’Afrique a été ouverte à des compagnies énergétiques internationales qui vont utiliser la technique controversée de ‘fracturation hydraulique’.

Une carte révélée par une fuite montre que des concessions d’exploration ont été accordées sur la moitié de la Réserve – un territoire plus grand que la Suisse – ce qui fait craindre l’accaparement des terres, la baisse et la contamination des eaux et des dommages irréparables au fragile écosystème indispensable à la survie des Bushmen et de la faune.

Le documentaire révèle que le Botswana a accordé des licences lucratives à des compagnies telles que Australian Tlou Energy et African Coal and Gas Corporation, une firme sud-africaine, sans que les Bushmen n’en soient informés ni consultés. Alors que le gouvernement botswanais dément toute opération de fracturation au Botswana, Tlou a déjà commencé le forage de puits d’exploration de réserves de gaz de houille dans le territoire de chasse des Bushmen.

Ces révélations éclairent sur l’hypocrisie du président du Botswana Ian Khama, qui est membre du conseil d’administration de Conservation International. Le gouvernement de Khama fait activement la promotion du tourisme dans la réserve tout en expulsant les Bushmen de leurs terres au nom de la conservation.

Cette carte révèle que des compagnies énergétiques ont obtenu des concessions d'exploitation par fracturation hydraulique sur la moitié de la Réserve. © Government of Botswana

Jumanda Gakelebone, un Bushmen résidant dans la Réserve a déclaré : ‘Le gouvernement ne ménage pas ses efforts pour nous détruire. Il a menti par le passé à propos de l’exploitation des diamants en prétendant qu’il n’y en aurait pas dans la Réserve, mais aujourd’hui il y a une mine en activité dans la réserve. La fracturation hydraulique va détruire notre environnement et si notre environnement est détruit nos moyens de subsistance le seront aussi’.

Les Bushmen du Kalahari sont victimes de la persécution du gouvernement botswanais depuis des décennies. Bien qu’ils soient sortis victorieux de deux procès intentés contre leur gouvernement et qu’ils aient obtenu le droit de vivre, de chasser et d’accéder à l’eau de la Réserve, ils sont obligés de demander des permis restrictifs pour entrer dans la Réserve et sont régulièrement arrêtés pour avoir chassé.

Survival International a écrit aux compagnies qui ont obtenu des concessions dans la Réserve et a appelé à un boycott du tourisme au Botswana tant que les Bushmen ne seront pas autorisés à vivre librement sur ​​leurs terres.

Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré : ‘Ces révélations sont bien la preuve que les expulsions forcées des Bushmen de la Réserve n’ont rien à voir avec la ‘conservation’ mais qu’elles ont plutôt été destinées à ouvrir la voie à l’industrie extractive pour piller le territoire bushman. Pourquoi le président Khama continue-t-il de recevoir des prix pour ses efforts de ‘conservation’ ? Il est absolument scandaleux que Conservation International puisse accepter en son sein un homme qui a ouvert la deuxième plus grande réserve faunique du monde à la fracturation hydraulique, tout en persécutant les Bushmen, dont c’est le territoire ancestral, au nom de la conservation’.

- Télécharger la carte (Pdf, 1.7 Mb)

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