Le président du Kenya impliqué dans la spoliation des forêts indigènes

9 Février 2002

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Daniel Arap Moi, président du Kenya, a été dénoncé comme étant l'un des principaux bénéficiaires d'un programme de déforestation controversé, visant à abattre près de 70 000 hectares de ce qui reste de la forêt kenyane, principalement dans la forêt Mau, où vit la tribu des Ogiek. Le programme de déforestation était prévu pour fournir des parcelles aux Kenyans sans-terre défavorisés. Mais des documents parvenus au quotidien de Nairobi Daily Nation montrent que les vrais bénéficiaires sont en fait le président Moi et d'autres membres de l'élite politique.

Les Ogiek, qui sont environ 20 000, sont un peuple de chasseurs-cueilleurs, connus pour récolter le miel des ruches qu'ils placent sur les hautes branches des arbres dans la forêt. A l'annonce du programme qui devait les déposséder de leur terre au profit d'étrangers, les Ogiek ont protesté énergiquement. Joseph Towett, membre de Ogiek Welfare Council (organisation d'aide aux Ogiek), a déclaré : ‘L'installation, parmi nous, d'étrangers signifierait la fin de la culture ogiek. Nous serions effacés. »

C'est en octobre 2001 que le ministre de l'Environnement alors en poste, Noah Katana Ngala, a ratifié l'ordre de ‘dégager' 4 % de la forêt kenyane protégée, pour l'ouvrir à la colonisation. Mais il apparaît désormais que la plus grande partie de la forêt était déjà secrètement répartie depuis plusieurs années. Le ‘dégagement' n'était qu'une ruse pour légitimer cela. Parmi les personnes citées comme possédant de grands parcelles de forêt, on trouve le président Moi, le ministre actuel de l'Environnement, Joseph Kamotho, et l'ex-Première Dame Mama Ngina Kenyatta. M. Kamotho a nié avoir connaissance de cela.

Des spécialistes de l'environnement assurent que le déboisement de la région montagneuse menace l'approvisionnement en eau du Kenya, car les forêts sont la source des principales rivières du pays. L'assèchement des rivières a récemment été la cause de sérieuses limitations d'électricité, puisque la plus grand partie de l'énergie du Kenya est produite par des centrales hydroélectriques.

Le 21 février, la Cour suprême du Kenya entendra la cause d'un groupe Ogiek luttant pour leur droit à vivre sur leur terre dans l'est de la forêt Mau.

Stephen Corry, directeur de Survival Internatonal, constate que ‘les Ogiek, qui n'ont jamais endommagé la forêt, en ont été expulsés à plusieurs reprises, tandis que les gens au pouvoir ont le droit de se l'approprier et de détruire l'héritage naturel de ce peuple'.

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