Allégresse à l'occasion du départ du dernier éleveur du territoire yanomami au Brésil

10 Juin 2014

Le chamane et porte-parole yanomami Davi Kopenawa célèbre l’évacuation des éleveurs de son territoire. © Mario Vilela/FUNAI

Cette page a été créée en 2014 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Le 31 mai dernier, les Yanomami de la communauté d’Arajani dans le nord du Brésil ont célébré dans la joie le départ du dernier éleveur qui occupait une partie de leur territoire le long de la route Perimetral Norte. Des procureurs, des représentants d’ONG et de la FUNAI, le département des affaires indigènes du Brésil, ont participé aux festivités.

En 2013, des procureurs publics avaient conclu un accord avec les douze derniers éleveurs qui occupaient la pointe sud-est du territoire yanomami depuis des décennies, en dépit du fait que ce territoire avait été officiellement reconnu en 1992.

Les cérémonies se sont déroulées dans la communauté d'Ajarani. © Mario Vilela/FUNAI

Les Yanomami de la communauté d’Arajani ont subi une catastrophe démographique lorsque des centaines d’entre eux succombèrent à la rougeole et d’autres maladies transmises par les ouvriers de la route au début des années 1970.

Carlo Zacquini, missionnaire catholique auprès des Yanomami depuis les années 1960, se souvient : ‘Nous savions qu’avant la construction de la route il y avait 15 villages sur les rives de la rivière Ajarani. Une fois la route achevée, il n’en restait plus aucun. Les survivants s’installèrent dans un nouveau village le long de la route. C’était une situation vraiment dramatique et la FUNAI était totalement absente’.

Plus tard, les autorités locales octroyèrent des parcelles du territoire yanomami à des colons le long de la route ce qui facilita l’invasion des orpailleurs clandestins.

En 2007, l’association yanomami Hutukara écrivit au président du Brésil l’exhortant à agir : ‘Nous, Yanomami, sommes extrêmement contrariés et inquiets à propos des frontières de notre territoire. La région d’Ajarani est la porte d’accès des envahisseurs, de toutes sorte de problèmes et des épidémies. Les colons ne cessent d’abattre notre forêt pour agrandir leur territoire, engraisser leur bétail et introduire des pêcheurs clandestins.

Selon João Catalano, coordinateur du ‘Front de protection yanomami’ de la FUNAI : ‘Le défi est à présent de promouvoir l’autosuffisance de la communauté’ dans une région où la majorité de la forêt a été détruite et dégradée par les pâturages.

Davi Kopenawa, chamane et porte-parole yanomami, qui était invité aux Etats-Unis le mois dernier, a adressé ce message au peuple américain : ‘Nous devons lutter ensemble pour sauver la Terre’.

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