La tribu hopi et Survival International s'opposent à nouveau à une vente d'objets sacrés à Paris

12 Décembre 2014

L’aîné hopi James Kootshongsie, décédé en 1996. Les Hopi sont ‘farouchement opposés’ à la vente aux enchères de leurs objets sacrés à l’hôtel Drouot à Paris. © Survival International

Cette page a été créée en 2014 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

La tribu indienne hopi d’Arizona et Survival International ont à nouveau mandaté Pierre Servan-Schreiber, avocat aux barreaux de Paris et de New York et membre de l’Alliance des avocats pour les droits de l’homme, dans une demande visant à obtenir l’identité des vendeurs et acquéreurs de Katsinam hopi lors d’une vente aux enchères organisée par l’étude EVE, et devant se tenir le 15 décembre prochain à l’hôtel Drouot, à Paris.

Depuis avril 2013, le président du tribunal de grande instance de Paris a rejeté par trois fois les demandes de la tribu hopi et de Survival tendant à faire suspendre des ventes analogues, ne laissant d’autre choix aux demandeurs que de le saisir d’une demande de production de preuve leur permettant, le cas échéant, d’agir en revendication contre tout vendeur ou acquéreur qui serait détenteur illicite de l’un des objets sacrés Hopi proposés à la vente.

‘Le droit des Etats-Unis tout comme le droit international prohibent la vente et l’exportation des Katsinam’, explique Pierre Servan-Schreiber. ‘Les objets aujourd’hui mis en vente ont nécessairement été exportés des Etats-Unis, ce qui fait courir un doute sérieux quant au droit de propriété dont se prévalent les personnes les mettant aujourd’hui en vente. Il est donc impératif de tracer l’origine de ces objets sacrés afin de démontrer le cas échéant le caractère illicite de leur importation puis de leur vente ou de leur acquisition en France’.

Jean-Patrick Razon, directeur de Survival International (France) a déclaré : ‘Cette vente est un nouvel outrage à la dignité et au respect des Indiens hopi qui sont les légitimes propriétaires de ces objets sacrés. Il est temps que les acquéreurs de tels objets prennent conscience de l’immoralité de cette marchandisation’.
 
Note aux rédactions :
 
• Les Hopi, qui sont environ 18 000, vivent dans 12 villages dans le nord-est de l’Etat de l’Arizona, aux Etats-Unis. Ils appellent leur patrie Hopituskwa.

• Les Katsinam sont des objets sacrés dont toute représentation est offensante et irrespectueuse pour les Hopi.

• Survival International est un mouvement mondial œuvrant pour les droits des peuples indigènes. Son objectif principal est de les aider à défendre leurs vies, protéger leurs terres et déterminer leur propre avenir. Il s’efforce de mettre un terme à la dispersion illicite par des tiers de biens sacrés leur appartenant.

• Pierre Servan-Schreiber, responsable du cabinet Skadden Arps à Paris et membre de l’Alliance des avocats pour les droits de l’homme, est mandaté par Survival International et la tribu Hopi.

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