Les Indiens du Brésil protestent contre les célébrations officielles

20 Juillet 2000

Cette page a été créée en 2000 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Le 22 avril 2000, le Brésil célèbrera le 500ème anniversaire de l'arrivée sur ses côtes du premier homme blanc, l'explorateur portugais Pedro Alvares Cabral.

Les Indiens du Brésil estiment qu'il n'y a pas grand chose à célébrer : 2 000 d'entre eux se réunissent aujourd'hui à Coroa Vermelha pour participer à une conférence de trois jours sur le thème de ‘500 ans de résistance indienne'. Un peu plus tôt ce même mois, 200 membres de la police militaire sont entrés illégalement sur le site de la conférence – une réserve indienne – et ont détruit le ‘monument de la résistance' construit pour commémorer les 5 millions d'Indiens morts depuis la colonisation du pays.

Des festivités ont été organisées par le gouvernement alors que la réalité ne prête guère à la fête :

-    On estime qu'environ 1 000 peuples, représentant entre 5 et 13 millions d'Indiens, vivaient au Brésil à l'arrivée de Cabral. Aujourd'hui, après des siècles de maladies, d'esclavage, de violence, de privations et de suicides, il ne reste que 350 000 Indiens répartis en 215 peuples.

-    Environ 50 peuples restent encore aujourd'hui non contactés au Brésil. Ils sont vulnérables aux attaques des colons, des mineurs et des propriétaires de ranch se disputant leurs terres.

-    Le Brésil et le Surinam sont les deux seuls pays latino-américains à ne pas accorder aux peuples indigènes le droit, pourtant reconnu au plan international, de propriété sur leur propre terre.

-    En n'ayant pas démarqué tous les territoires indigènes avant 1993, le Brésil est en violation de sa propre Constitution. Seuls 283 des 561 territoires indigènes ont été à ce jour démarqués.

-    L'espérance de vie d'un Indien au Brésil est de seulement 42 ans alors que la moyenne nationale est de 67 ans. Dans certaines régions, l'espérance de vie des Indiens ne dépasse pas 24 ans et demi.

-    En 1999, le taux de mortalité des Yanomami était le double du reste du Brésil. Les Yanomami ont 12 fois plus de risques de contracter la tuberculose que les non Indiens. Le taux de mortalité infantile est alarmant : 141 pour mille, deux fois supérieur à la population blanche la plus pauvre.

-    Une vague de suicides sévit actuellement chez les Guarani, terrorisés par les hommes de main des propriétaires de ranch qui leur interdisent l'accès à leurs terres.

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