Le directeur de Survival déclare : "Cessez d'appeler 'primitifs' les peuples indigènes"

3 Mars 2009

Un asmat, Paouasie. © Jeanne Herbert/Survival

Cette page a été créée en 2009 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Un article de Stephen Corry, directeur de Survival International, publié dans l’un des plus grands journaux britanniques, bannit l'usage de termes tels que "primitifs" et "âge de pierre" pour décrire les peuples indigènes.

L'article a été publié par The Independent en réponse aux remarques d’un ancien présentateur de la BBC qui décrivait les tribus de Nouvelle-Guinée comme "primitives". ‘Les seules véritables sociétés primitives survivant à l’âge moderne sont les tribus des régions reculées de la Nouvelle-Guinée, et lorsqu’elles rencontrent un étranger, elles le tuent’, avait déclaré Michael Buerk au cours d’un programme radiophonique de la BBC.

L'article de S. Corry soutient que les gouvernements exploitent régulièrement l'idée erronée selon laquelle les peuples indigènes sont "primitifs" afin de les expulser de leurs terres, d’en permettre l’accès aux étrangers et ainsi aux ressources naturelles. Souvent, ceci est fait au nom du 'développement', précisant que ces supposés peuples primitifs sont arriérés et doivent nous 'rattraper'. Il s'agit bien d'un faux argument qui a déjà servi pour justifier le colonialisme.

C'est précisément ce qui s'est passé au Botswana lorsque le gouvernement a expulsé les Bushmen gana et gwi de leur territoire situé dans la Réserve du Kalahari central, prétendant vouloir les 'développer'. Juste après les expulsions, le gouvernement a accordé plus de cent contrats à des compagnies d'exploitation minière et diamantifère sur le territoire des Bushmen. Les Bushmen ont été contraints de vivre dans des camps de relocalisation où ils ne sont  toujours pas autorisés à chasser et où ils sont confrontés à l'alcoolisme et au SIDA. Ils ont pourtant gagné un procès historique leur confirmant le droit de retourner sur leurs terres, mais l’accès à l’eau leur est toujours interdit. Festus Mogae, le président du Botswana qui avait ordonné les expulsions a demandé : "Comment des créatures vivant à l'âge de pierre peuvent encore exister alors que nous sommes à l'âge des ordinateurs? Si les Bushmen veulent survivre, ils doivent changer, sinon ils périront comme le dodo."

Les propos de Buerk ont également été condamnés par Elsham, la principale organisation de droits de l’homme de Papouasie, l'accusant de ‘régurgiter de vieux clichés racistes’.

Pour plus d'informations sur les termes ‘primitif’ et ‘âge de pierre’, voir la campagne 'Stamp it Out’ de Survival, soutenue par de nombreux éminents journalistes.

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