A l'occasion de la Journée des droits de l'homme, Survival révèle dix abus ignorés envers les peuples indigènes

8 Décembre 2011

Xoroxloo Duxee est morte de déshydratation après le démantèlement du puits des Bushmen. © Survival International

Cette page a été créée en 2011 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

La journée mondiale des droits de l’homme, qui sera célébrée le 10 décembre prochain, est l’occasion pour Survival International de révéler dix abus ignorés des droits des peuples indigènes.

Adoptée par l’Assemblée générale des Nations-Unies le 10 décembre 1948, la Déclaration des droits de l’homme est le premier texte universel énonçant les droits fondamentaux de l’individu, leur reconnaissance et leur respect par la loi.

Cependant, depuis son adoption, les abus systématiques des droits des peuples indigènes sont restés largement ignorés par l’opinion publique.

Voici dix exemples, dont certains sont tirés de l’ouvrage de Stephen Corry, Tribal Peoples for Tomorrow’s World (Peuples indigènes pour le monde de demain), actuellement disponible en version anglaise sur Amazon.

  1. Les Aborigènes d’Australie n’ont obtenu le droit de vote aux niveaux étatique et fédéral qu’en 1965. Ce n’est que deux ans plus tard qu’ils ont été inclus dans le recensement national.
  2. La ‘génération volée’ d’Australie : les enfants aborigènes et insulaires du détroit de Torres ont été retirés de force de leurs familles par les autorités jusque dans les années 1970.
  3. En 2010, au Botswana, des touristes se prélassaient au bord d’une piscine au cœur du désert du Kalahari alors qu’on refusait l’accès à l’eau aux Bushmen qui vivaient à proximité, en dépit du fait que leurs droits historiques sur leur terre ont été reconnus.
  4. Les Pygmées batwa du Rwanda n’ont jamais chassé le gorille, mais ont été expulsés de leur forêt en 1991 au nom de la protection des primates. Les Pygmées sont devenus des ‘réfugiés de la conservation’.
  5. Le corps empaillé d’un Bushman, connu sous le nom de ‘El Negro de Banyoles’ était exhibé dans un musée espagnol jusqu’à ce qu’un tollé de protestations provoque son retrait en 1997. Sa dépouille a été inhumée en 2000 au Botswana.
  6. Des hommes de main armés brésiliens ont dressé une liste de leurs prochaines victimes parmi lesquelles figurent des chefs indiens influents. Les propriétaires terriens les recrutent pour empêcher les Guarani de retourner sur leurs terres.
  7. Un Yanomami du Brésil sur cinq a succombé aux massacres et aux épidémies dans les années 1980, jusqu’à ce que la pression internationale pousse les autorités brésiliennes à expulser les orpailleurs qui envahissaient leur territoire.
  8. Au cours de ce qui est désormais connu comme de véritables ‘safaris humains’, les touristes traitent les Jarawa des îles Andaman comme des animaux en leur jetant de la nourriture depuis leurs véhicules.
  9. Le potlatch, une cérémonie basée sur le don pratiquée par les Amérindiens du Canada et des Etats-Unis, a été décrété illégal en 1884, parce qu’il s’opposait aux ‘valeurs civilisées’. Il a fallu attendre 1951 pour que cette loi soit abrogée.
  10. Sous le régime soviétique stalinien, les chamanes sibériens étaient constamment persécutés. Dans les années 1980, on pensait qu’ils avaient tous disparu.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘L’une des raisons qui font que les droits des peuples indigènes sont continuellement bafoués, c’est que la Déclaration des droits de l’homme n’a pas véritablement de portée juridique, elle n’a qu’une valeur morale. C’est pourquoi tous ceux qui s’opposent à ces crimes contre l’humanité devraient encourager les Etats à ratifier la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail qui, contrairement à la Déclaration, est contraignante’.

Le livre de Stephen Corry, ‘Tribal Peoples for Tomorrow's World', est actuellement en vente sur Amazon. © Survival

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