Des agences de voyage se joignent au boycott du Botswana

18 Octobre 2013

Xoroxloo Duxee est morte de déshydratation suite au démantèlement du puits des Bushmen, mais le gouvernement du Botswana prétend maintenir ‘l’Etat de droit pour tous les citoyens’. © Survival International

Cette page a été créée en 2013 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Quelques semaines seulement après que Survival ait appelé au boycott du tourisme au Botswana, deux agences de voyage ont suspendu leurs circuits dans le pays et plusieurs autres ont exprimé leur préoccupation au sujet de la persécution continue que le gouvernement du Botswana fait subir aux Bushmen. Le gouvernement empêche les Bushmen de chasser et les oblige à demander un permis pour accéder à leur terre ancestrale, dans la Réserve du Kalahari central (CKGR).

Le tour-opérateur international Travelpickr s’est joint au boycott de Survival et a déclaré : ‘Nous avons annulé les demandes en instance pour notre circuit au Botswana et avons informé les tour-opérateurs locaux de ce boycott. Nous suspendrons tous les circuits et bloquerons toutes les demandes pour le Botswana jusqu’à ce que le gouvernement du Botswana améliore cette situation’.

La compagnie touristique espagnole Horizonte Paralelo a déclaré : ‘Nous avons rejoint l’appel de Survival au boycott du tourisme au Botswana. Nous estimons qu’il s’agit d’une mesure appropriée face à la situation des Bushmen. Nous sommes profondément troublés de lire la lettre de Survival et d’apprendre les traitements dégradants que subissent les Bushmen aux mains du gouvernement’.

Cette information est un coup dur pour le gouvernement du Botswana qui a tenté de blanchir son image après avoir été condamné par plusieurs instances internationales au sujet de la persécution continue qu’il fait subir aux derniers chasseurs bushmen.

Dans une lettre adressée aux agences de voyage à travers le monde, le porte-parole du gouvernement botswanais, Jeff Ramsay, y faisait l’éloge du ‘record ininterrompu du maintien des principes de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit pour tous les citoyens’.

Le gouvernement du Botswana a attaqué Survival pour avoir utilisé le terme ‘Bushmen’ dont il fait lui-même usage pour promouvoir le tourisme dans le Kalahari. © www.botswanatourism.co.bw

Mais le gouvernement du Botswana a fréquemment agi de manière illégale et anticonstitutionnelle envers les Bushmen. Bien qu’il ait perdu deux procès qui confirmaient le droit des Bushmen à vivre et à chasser dans la CKGR, il continue de les persécuter lorsqu’ils chassent – une activité essentielle pour leur survie – et empêche des centaines de Bushmen d’accéder librement à la CKGR en les forçant à demander des permis d’entrée.

Jeff Ramsay a ensuite critiqué dans sa lettre l’utilisation par Survival du terme ‘Bushmen’. Cependant, le site officiel du gouvernement utilise également ce mot sous une image faisant la promotion du tourisme dans la Réserve du Kalahari central.

Stephen Corry a déclaré : ‘La lettre de Ramsay est un but marqué contre son camp – nous avons ici la preuve absolue que le porte-parole du président fabrique de l’information pour les tour opérateurs. Il est scandaleux que le gouvernement utilise la culture ‘exotique’ des Bushmen pour promouvoir le tourisme alors qu’au même moment il poursuit activement une campagne vicieuse pour les faire disparaître’.

Notes :

- Lire la lettre du gouvernement du Botswana aux tour-opérateurs
- Lire la réponse de Survival suite à la lettre du gouvernement
- Survival utilise le mot ‘Bushmen’ car eux-mêmes préfèrent généralement ce terme aux autres largement employés tels que ‘Basarwa’ ou ‘San’, et parce qu’il est le plus facilement compréhensible par les lecteurs anglophones.

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