L'annonce d'une nouvelle vente aux enchères d'objets sacrés hopi provoque l'indignation

28 Novembre 2013

L’avocat Pierre Servan-Schreiber et deux prêtres hopi durant la restitution d’un Katsina en juillet 2013. © Survival

Cette page a été créée en 2013 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Une maison de vente aux enchères a annoncé la mise en vente de plusieurs Katsinam – objets sacrés de la tribu hopi d’Arizona – quelques mois après une vente similaire qui avait provoqué l’indignation de l’opinion publique internationale.

Les Hopi et Survival International, le mouvement mondial de soutien aux peuples indigènes, représentés par Me Pierre Servan-Schreiber, associé du cabinet Skadden Arps à Paris, ont saisi le tribunal pour obtenir le retrait des objets sacrés hopi. L’audience aura lieu mardi 3 décembre à 11h 30 au Tribunal de Grande Instance de Paris.

Bo Lomahquahu, étudiant hopi, et le directeur de Survival International (France) participent à la manifestation devant la salle de vente aux enchères de 70 katsinam en avril 2013. © Survival

Alain Leroy, de la maison de ventes EVE, organise la vente aux enchères de 25 Katsinam les 9 et 11 décembre, malgré les demandes répétées des autorités religieuses hopi de retirer ces objets de la vente.

En avril dernier, la maison Neret-Minet & Tessier Sarrou avait vendu aux enchères 70 Katsinam pour la somme de 930 000 euros à Drouot, ignorant l’opposition des Hopi et les manifestations de protestation que cette vente avait suscitées à travers le monde. L’acteur Robert Redford avait qualifié cette vente de ‘geste criminel’ et de ‘sacrilège’ et demandé expressément que ces objets soient retournés aux Hopi.

Pierre Servan- Schreiber, qui représentait également Survival et les Hopi dans cette affaire, avait acheté l’un des Katsinam pour le restituer à la nation hopi en juillet dernier.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Il est regrettable qu’une autre maison de vente aux enchères semble prête à défier l’opinion publique et la volonté des Hopi, propriétaires légitimes de ces objets. La précédente vente aux enchères a généré un tel torrent de publicité accablante pour les commissaires-priseurs que l’on aurait pu penser qu’ils réfléchiraient à deux fois avant de récidiver – mais évidemment le profit qui peut être tiré de ce commerce immoral et scandaleux est bien trop tentant. J’espère que la justice entendra la voix des Hopi et qu’aucun de ces objets ne sera vendu’.

Note aux rédactions: 
- Tout représentation publique des Katsinam, y compris dans la presse, la télévision ou sur internet, est considérée comme offensante et irrespectueuse par les Hopi.

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