Kenya : La tribu sengwer menacée d'expulsion au nom de la conservation

8 Janvier 2014

Les Sengwer, les Marakwet et d’autres habitants de la forêt Embobut ont été mis en demeure par les autorités d’évacuer les lieux, mars 2013. © Justin Kenrick/Survival

Cette page a été créée en 2014 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Quelques-uns des derniers chasseurs-cueilleurs du Kenya sont menacés d’expulsion de leur forêt ancestrale au nom de la ‘conservation’ après l’expiration, lundi dernier du délai imposé par le gouvernement.

La tribu sengwer préserve la forêt Embobut dans l’ouest du Kenya depuis des centaines d’années et aspire à rester sur ses terres et protéger la forêt où ses ancêtres sont enterrés. Le gouvernement kenyan prétend protéger la biodiversité de la forêt en chassant ceux qui l’ont toujours préservée.

Les gardes forestiers et la police qui stationnent à proximité devraient arriver dans la forêt jeudi prochain. Plusieurs familles sengwer ont déjà dû quitter leurs maisons.

On estime que 13 500 Sengwer vivent dans la forêt Embobut. Egalement connue sous le nom de Cherangany, cette tribu de chasseurs-cueilleurs vit dans les collines de Cherangany, au nord de la vallée du Rift. Ils pratiquent également l’agriculture et l’élevage de bétail.

Les Sengwer ont été spoliés d’une grande partie de leurs terres par l’administration coloniale britannique au début du XXe siècle. Leurs terres restantes ont depuis été désignées comme réserves forestières et l’un de leurs plus importants terrains de chasse a été transformé en une zone protégée, connue comme le Parc national Saiwa Swamp. Ils ont subi plus d’une vingtaine d’expulsions par les gardes forestiers depuis les années 1980.

L’an dernier, les Sengwer ont déposé une plainte contre un projet financé par la Banque mondiale qui les menaçait d’expulsion de leurs terres ancestrales en modifiant les limites des réserves forestières.

Ces menaces d’expulsion violent le droit constitutionnel de la tribu au consentement libre, préalable et éclairé, une injonction émise par la Haute Cour en mars 2013, ainsi que les accords internationaux sur la conservation signés par le Kenya. La Convention sur la biodiversité, par exemple, oblige le gouvernement à respecter l’usage coutumier et durable des ressources de la forêt par les Sengwer.

Survival s’est associé à un appel international émis par les Sengwer et l’ONG Forest Peoples Programme en réponse aux menaces d’expulsions.

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