Selon un journal britannique, les safaris humains continuent dans les îles Andaman

5 Septembre 2012

Des centaines de véhicules traversent quotidiennement la réserve jarawa dont beaucoup amènent des touristes © G Chamberlain/ Survival

Cette page a été créée en 2012 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

L’hebdomadaire britannique, dont la couverture médiatique des safaris humains dans les îles Andaman a déclenché un scandale d’une ampleur internationale, a confirmé que cette pratique était toujours d’actualité, des milliers de touristes affluant sur l’île à la rencontre des Jarawa.

The Observer a indiqué que ‘ces safaris humains étaient une activité courante’ de l’industrie du tourisme, huit mois après avoir publié une vidéo montrant des femmes jarawa à moitié nues qui recevaient l’ordre de danser d’un policier.

Survival avait divulgué ce scandale dès 2010, mais les preuves filmées de ces abus ont déclenché la mise en place de nouvelles mesures de protection des droits de la tribu.

Cependant, bien qu’ayant sanctionné ceux qui exploitaient les Jarawa suite au scandale, les autorités andamanes refusent de durcir leur position sur cette pratique et ignorent généralement les décisions de la Cour suprême indienne.

Il y a dix ans, la Cour avait ordonné la fermeture de l’Andaman Trunk Road, la route traversant la réserve des Jarawa qui permet la venue des touristes. Elle est encore ouverte à ce jour.

Des Jarawa sur la route andamane qui traverse illégalement leur réserve. © Ariberto De Blasoni/Survival

Par ailleurs, une décision d’un tribunal qui avait ordonné en juillet dernier la mise en place d’une zone tampon de cinq kilomètres autour de la réserve, a également été totalement ignorée.

Les tour-opérateurs continuent d’organiser des visites des grottes calcaires et du volcan de boue, malgré la décision de la Cour suprême ordonnant leur fermeture dans le cadre de la mise en place de la zone tampon.

Comme l’explique l’article de The Observer, ‘les réactions des passagers des bus en témoignent : la réelle attraction du voyage est la traversée de la réserve… offrant l’opportunité de voir les Jarawa dans leur environnement naturel’.

Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré aujourd’hui : ‘Il est évident que le gouvernement, comme les tour-opérateurs privés, continuent de tirer profit des Jarawa à leurs dépens. La nature exploitatrice de ce type de tourisme est bien connue et a été reconnue par le gouvernement central indien. La loi existe pour y mettre un terme et pourtant ces safaris continuent. Il est temps que les autorités andamanes assument leurs responsabilités sur ce problème et y mettent un terme définitif’.

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