Les Indiens hopi exigent le retour de leurs objets sacrés

1 Juin 2015

L’avocat Pierre Servan-Schreiber entouré de deux prêtres hopi durant la restitution d’un Katsina qu’il avait acquis lors d’une vente précédente. © Survival

Cette page a été créée en 2015 et pourrait contenir des termes à présent obsolètes.

Les Indiens hopi d’Arizona ont lancé un appel pour mettre un terme à une nouvelle vente aux enchères d’objets sacrés – la cinquième de ce type – qui aura lieu aujourd’hui à Drouot par l’étude EVE. Les ventes précédentes avaient provoqué l’indignation de l’opinion publique internationale.

Les tentatives pour suspendre les ventes aux enchères précédentes – lesquelles seraient illégales aux Etats-Unis – ont échoué malgré les interventions de Me Pierre Servan-Schreiber, mandaté par Survival International, le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes, et de l’acteur Robert Redford.

Les Katsinam que les Hopi appellent ‘amis’ ont pour eux une profonde signification culturelle et religieuse. Ils sont les esprits des ancêtres, des animaux terrestres et du monde naturel, mais aussi d’êtres mythologiques, de forces naturelles et de valeurs morales et sociales. Ils font partie d’un système de croyances qui veut que la stabilité du monde soit liée à la célébration de ces êtres, lesquels ne peuvent être ni commercialisés ni-même montrés à des non-initiés.

Le chairman de la nation hopi, Herman G. Honanie, a déclaré dans un communiqué du 20 mai : ‘Tous nos amis Katsinam doivent revenir chez nous, à leur place légitime, en territoire hopi. La position des Hopi est ferme : ces ventes doivent cesser’.

Les Hopi ont demandé au FBI et au ministère américain de la Justice de faire suspendre la vente aux enchères et que les objets sacrés leurs soient restitués.

Jean-Patrick Razon, directeur de Survival International (France), a déclaré aujourd’hui : ‘Les acquéreurs potentiels devraient reconnaître le caractère sacré de ces objets et que leur commercialisation représente pour les Hopi un outrage irréparable. Ce ne sont pas pour eux des objets de musée mais la partie intrinsèque d’une culture vivante et florissante qui doit être traitée avec le plus grand respect. Les institutions françaises offrent peu de recours aux Hopi, elles ne sont toujours pas conscientes des conséquences dévastatrices que la dispersion de ce type d’objet peut avoir sur eux’.

Notes aux rédactions :

- Les Hopi qui sont environ 18 000 vivent dans douze villages au nord de l’Arizona. Ils appellent leur patrie Hopituskwa.
- Les Hopi s’opposent à la publication des images de Katsinam qu’ils considèrent comme offensante et irrespectueuse.
- Lire le communiqué de la nation hopi du 20 mai (pdf en anglais)

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